Anne-Marie Lotissier

 

Il a fallu traverser la Saône pour venir chez toi dans l’Ain, dans cette belle ferme bressanne… Avant de parler de ton travail à la cure, raconte-nous ton enfance ?

 

J’ai habité toute ma jeunesse à Saint Laurent de Chamousset, où mes parents habitent toujours et où mon père a exercé son métier de vétérinaire qu’il aimait beaucoup. Voilà pourquoi on a toujours vécu à la campagne.

Je suis l’aînée d’une fratrie de sept enfants, famille catholique pratiquante et, pour nous les enfants, la pratique dominicale allait de soi ! Après l’école primaire au village, je suis allée en pension chez les Ursulines, puis chez les Jésuites.

Je me suis mariée très jeune, à vingt ans. J’ai trois fils et aujourd’hui, je suis grand’mère d’un petit Iliès, franco-marocain.

J’ai donc élevé mes enfants et en 1992, j’ai travaillé quelques temps au cabinet des docteurs VINCENT et BOREL. J’ai beaucoup aimé ce travail par les relations avec les patients que j’accueillais.

Au baptême de mon fils Baptiste, le Père Jean-Marin LONGIN m’a interpellée pour le caté : et me voilà donc engagée en CE1, puis en CE2.

Plus tard, c’est le Père Daniel BONNET qui m’a embauchée à la cure pour un travail « confiant et régulier ! » Cela fera bientôt 20 ans … Je suis salariée… et je me rappellerai toujours Gaby FLORET, le comptable de la paroisse, qui m’avait remis une vieille machine à écrire manuelle pour m’exercer !

 

Quelles sont tes occupations en dehors de ton travail paroissial ?

 

Durant beaucoup d’années : caté, éveil à la foi et étapes de baptême pour les enfants en âge scolaire.

Sinon la lecture, le cinéma la cuisine, la déco dans ma maison

La marche de temps en temps. Le vélo : habitant en pleine campagne à quelques kilomètres de Savigneux, je peux aller chercher mon pain à vélo.

A Savigneux on est une petite paroisse « adorable », mais travaillant à la cure de Villefranche et donc, sachant tout ce qui va se vivre à la paroisse Ste Anne des Calades, j’y viens pour tous les événements, et aussi car je connais beaucoup de monde.

 

Toujours très souriante et disponible, peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton travail à la cure ?

 

Aujourd’hui c’est plus un travail de « rediffusion ». Je reçois beaucoup par mails, tout est prêt, et donc je rediffuse : – aux équipes animatrices, – aux animateurs de chant, – aux organistes et aux célébrants.

Chaque semaine, il y a une équipe « ressources », avant cela s’appelait équipe liturgique: une par clocher (même Saint Pierre), une équipe Mission, une équipe MCR, Premières Communions, Foi et Lumière… etc, etc. qui prépare à leur tour, les liturgies ou les fêtes religieuses importantes.

Ensuite, je fais la mise en page de la feuille paroissiale : éditorial des ministres ordonnés, chants, annonces pour la semaine, vie de la paroisse, intentions de messe, funérailles, baptêmes, mariages. Cette feuille est la VISIBILITE hebdomadaire de la paroisse qui est reprise par le site internet paroissial.

Tenue des registres : mettre à jour les quatre vingt mariages et deux cent baptêmes par an.

Répartir tous les fiancés dans les sessions de préparation au mariage qui ont lieu entre Novembre et Mai.

Je mets à jour le planning commun pour toutes les célébrations avec les prêtres et diacre, animateurs de chant et organistes.

Je réponds aussi souvent au téléphone pour des renseignements divers et variés…

Tout cela se passe bien, car à Villefranche, on est vraiment bien informatisés. Je m’en suis aperçue lors de la journée spéciale Rhône­-Vert pour toutes les secrétaires de cures, organisée par le Père PAYEN et Madame Le Chancelier, pour partager.

Enfin…chaque matin je fais le café pour la pose avec tous les bénévoles qui sont là !

 

La cure, c’est une vraie fourmilière : toute la journée des bénévoles qui rentrent, qui sortent… Quelles relations avec tous ?

 

Voir tous ces gens qui sont au service de l’Eglise me procure beaucoup de joie dans mon travail.

Je connais presque tout le monde. Certains qui passent viennent me voir, c’est sympa, parfois, même souvent, je conseille quand il y a le moindre doute ou souci…

Petite difficulté : je peux être dérangée dans mon travail plusieurs fois de suite…

Toute ma joie, c’est la préparation des fêtes : Noël, Semaine Sainte, Pâques, Pentecôte, …

C’est fatiguant, car c’est dense, mais je suis heureuse de participer à tout cela.

 

 

En vingt ans, tu as vu venir s’installer à la cure un grand nombre de prêtres, tu travailles pour eux : quelle communication et fraternité vis-tu avec eux ?


 

Oui, j’ai vu venir ici trois curés et une dizaine de vicaires : aucun souci, au contraire, c’est très fraternel, beaucoup de communication. Le repas à midi, c’est tous ensemble et c’est le Père Jean-Marc le cuisinier (rire…). L’ambiance est très détendue et il y a souvent des invités.

Il y a aussi « frisquette » (petite chienne du curé)…

 

Quel message aimerais-tu dire aux paroissiens ?

C’est une paroisse vivante !

Qui donne envie !

Tous ces gens différents, tous ces nouveaux arrivants, toutes ces familles : c’est vraiment une grande joie pour nous tous !

 

Propos recueillis par Martine et Yves Tricou le 15 octobre 2011