Salut

SALUT = posséder un jour, la vie éternelle

« C’est moi, c’est moi qui suis le Seigneur. En dehors de moi pas de Sauveur, c’est moi qui ai annoncé et donné le Salut » dit de Dieu le prophète Isaïe. (Livre d’Isaïe 43,11-12)

Mais c’est le Christ qui accomplit ce Salut promis et attendu. « C’est Lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». (évangile de saint Matthieu1, 21) « Il vous est né un Sauveur qui est le Christ Seigneur ». (évangile de saint Luc 2,11) « Nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde ». (évangile de saint Jean 4,42)

Jésus sauve en apportant la guérison : « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin mais les malades ». (évangile de saint Marc 2,17) « Si j’arrive seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée », dit la femme hémorragique. (évangile de saint Matthieu 9,21-22) « Il leur parlait du règne de Dieu et il guérissait ceux qui en avaient besoin ». (évangile de saint Luc 9,10)

Le salut se manifeste par des guérisons. Mais elles ne sont que des signes ; le plus important n’est pas la guérison apparente, immédiatement perceptible, mais ce qui a conduit les malades vers le Christ : la foi, et la confiance. À chaque demande, Jésus dit d’abord : « Confiance », ou « sois sans crainte » ; et les malades qui s’approchent disent leur confiance : « Seigneur, si tu avais été ici, notre frère ne serait pas mort ». (évangile de saint Jean, 11, 21) Ce qui permet la guérison, c’est la confiance. Et la confiance totale, à son sommet, c’est sur la Croix, Jésus disant au Père : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » ; et encore : « Entre tes mains, je remets mon esprit » Autrement dit, fais-en ce que tu veux, je ne m’appartiens plus.

À chaque guérison, Jésus dit au malade libéré : « Ta foi t’a sauvé, va en paix ». Il y a deux moments : la guérison, et le mouvement, la vie retrouvée, l’une permettant l’autre.

L’enchaînement confiance-foi-guérison-vie, c’est le Salut promis. Le Salut, c’est ce qui libère, ce qui nous entraîne hors de nos entraves, de nos routines, de nos trop-pleins.

En réanimant Lazare à la demande confiante de ses sœurs, Le Christ dit : « Déliez-le, laissez-le aller ». (évangile de saint Jean 11,44)

Sauvés, libérés, sortis de notre condition humaine pour nous élever vers la vie, libérés, en confiance, dans la vie en ce qu’elle a d’éternel. Quand Jésus connait son ascension – rien de géographique ou d’interstellaire – c’est l’ultime manifestation que nous sommes appelés à le suivre ; nous sommes le corps du Christ dit saint Paul ; l’ascension  de Jésus est la nôtre, il n’a jamais dit autre chose ; il n’a jamais fait de guérisons, de « miracles » sans que cela veuille dire autre chose.

La seule condition peut-être, c’est la foi, la confiance, une grâce, grâce à laquelle nous sommes déjà entrés dans la guérison, le salut, annoncé dès la Genèse, récit poétique de la création.

« En vérité, nous nous sauvons nous-mêmes en adhérant à la proposition du salut ».

(François Varillon, Joie de Croire, Joie de Vivre).

À l’inverse, notre liberté nous permet de refuser la guérison, le Salut. Le Christ proclame : « Venez, les bénis de mon Père, et vous, allez-vous en maudits ! » Il ne dit pas « les maudits de mon Père » car Dieu ne maudit pas, il ne sait qu’aimer. Le frère Pierre-Yves, de Taizé (Dieu serait-il à craindre ?) explique que nous nous maudissons nous-mêmes en nous éloignant de Dieu. Il ajoute : « Ce n’est pas tellement Dieu qui jugera, mais nous qui serons affrontés avec ce que nous avions promis d’être ; à proprement parler, ce n’est pas Dieu qui perd et condamne, mais moi qui, le cas échéant, oblige Dieu à me laisser aller et me perdre ».

 

Alain de Guido, février 2019

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