Baptême

Du grec « baptizein » = plonger. Dans l’eau, bien sûr mais aussi dans une communauté, dans une histoire, et surtout dans une présence d’amour.

Le Baptême est lié à l’eau, qui lave, qui est indispensable à la vie, mais qui noie ; Nous sommes plongés dans l’eau en traversée symbolique de la mort qui vous coupe le souffle ; et le Baptême nous donne un souffle tout neuf, celui de l’Esprit ; nous reprenons souffle ; c’est le passage vers une nouvelle créature. C’est une vie renouvelée ; après celle du corps qu’ont donnée les parents, c’est celle de l’Esprit. Comme du Christ baptisé par Jean dans le Jourdain, Dieu dit de chaque baptisé : « Celui-ci est mon fils bien-aimé. » (Évangile de saint Matthieu 3,17)

Le Baptême est aussi un rappel du passage de la Mer Rouge par les Hébreux fuyant l’Égypte, quand les chars de Pharaon qui les pourchassaient ont été engloutis. Dieu les a sauvés, c’est à dire libérés, comme le nouveau baptisé est sauvé, entrant dans la proximité de Dieu.

Le Baptême est la marque d’une progression, il se fait par étape ; pour rattacher le nouveau baptisé à ce peuple de Dieu qui a longtemps cheminé : le Baptême enracine, plonge, dans une histoire.

On parle souvent de rachat du péché originel ; Il y a le « cliché » : le péché originel c’est Adam fautant – et sa faute rejaillit sur nous – en croquant le fruit de « l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal ». (Genèse 2,9) Adam était saint (ajusté à Dieu) comme chacun de nous ; mais le péché est universellement répandu dans l’humanité ; nous avons les mêmes tendances, les mêmes comportements que celui d’Adam car il y a une unité de l’humanité ; l’Homme est « originellement pécheur », soit parce qu’il ne connaît pas Dieu, soit parce qu’il s’en détourne.

Le sens peut-être le plus profond du Baptême, au moins celui des enfants, est que Dieu est présent avant même que nous en ayons conscience. La grâce nous attend, c’est un don qu’il nous appartient de saisir, à nous de venir, de nous mettre en marche : « Si quelqu’un veut venir à moi, qu’il prenne sa croix, qu’il me suive.» (Évangile de saint Matthieu 16,24 et de saint Luc 9,23)

Le Baptême fait de nous des disciples du Christ, et pourquoi pas des apôtres à qui Jésus demandait : « Allez, de toutes les nations faîtes des disciples en les baptisant au nom du Père. » (Évangile de saint Matthieu 28,19). Le Baptême fait de nous des humains capables du Christ, des Chrétiens qui, disait le Concile Vatican II (Décret sur l’apostolat des laïcs, 18/11/1965) « …Tiennent de leur union même avec le Christ chef, le devoir et le droit d’être apôtres… C’est le Seigneur lui-même qui les députe à l’apostolat, presse tous les chrétiens de travailler à la gloire de Dieu par la venue de son règne, et à la communication de la vie éternelle à tous les hommes : « Qu’ils connaissent le seul vrai Dieu et celui qu’il a envoyé : Jésus Christ. (Évangile de saint Jean 17,3) »

Jésus à ses disciples, annonce le « Baptême que je dois recevoir » (Évangile de saint Luc 12,49) c’est sa pâque, son passage vers de Père : crucifixion et résurrection.
Dans le Baptême, mort et vie sont liées, comme la Croix et la Résurrection ; l’une n’a pas de sens sans l’autre.