Jérusalem

Célèbre, convoitée, disputée, détruite, reconstruite, admirée, visitée, Jérusalem éveille en chacun une quantité de représentations et de significations.

 

– C’est une ville que Josué conquit sur les Amorites, appelés aussi Cananéens. (Josué10,1) Elle fut donné en partage après la conquête, à Juda une des douze tribus d’Israël. Dans l’Ancien Testament la ville ne prend d’importance que lorsque le roi David y installe l’Arche contenant les tables de la Loi (2 Samuel 6,12-18) qui symbolise la présence de Dieu.

 

– C’est un symbole. Puisque Dieu y est représenté, l’espoir de vivre un jour auprès de Dieu s’exprime parfois par la «Jérusalem céleste ». Plus tard, le Christ sera placé par les chrétiens, « à la droite de Dieu » pour exprimer sa royauté, car  à Jérusalem, quand on était face au Temple, la forteresse du Roi était à droite. Dans la liturgie, les poèmes, les prières chrétiennes, Jérusalem est parfois dite «le peuple de Dieu» : «Jérusalem oublie tes larmes » (chant du couvent d’Éveux) ; «Jérusalem, chante et danse pour ton Dieu» – « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse »… Et aussi elle devient souvent symbole de la trahison, des fréquents reniements d’Israël : «Malheureuse es-tu, Jérusalem…»

 

– C’est un enjeu.  Les trois religions monothéistes se la disputent, car elle contient les « Lieux Saints » liés au Christ pour les Chrétiens, au Temple pour les Juifs, au Dôme du Rocher pour les Musulmans. Au point que la dispute est aussi entre Chrétiens de diverses natures : prêtres ou moines se tapent dessus (en toute charité !) pour la possession ou l’usage de tel ou tel lieu symbolique. On pourrait d’ailleurs se poser la question de ce qu’est un lieu saint, toute la création étant l’œuvre de Dieu.

 

– C’est un prétexte. Les Croisades, voulaient reconquérir les «Lieux Saints». Croisades aux objectifs religieux à l’origine (on ne peut soupçonner Saint Bernard de Clairvaux d’arrières pensées) mais vite entachés :

     De visées politiques ou mercantiles. La quatrième croisade par exemple, est amenée par le doge de Venise Dandolo à conquérir, piller et détruire Constantinople en 1204. 

     D’enjeux de pouvoir : Au temps des croisades, Les chevaliers francs se taillaient des fiefs, pillaient, se donnaient des titres : Roi de Jérusalem (René d’Anjou), Comte de St Jean d’Acre (Henri de Champagne)… Plus tard, en 1967, l’État d’Israël répliquant à une attaque massive des pays arabes, les met en déroute ; mais n’oublie pas au passage d’occuper complètement Jérusalem dont la partie Est lui échappait depuis 1948. Le vieux rêve : «L’an prochain à Jérusalem» passait d’une salutation traditionnelle a une réalité.

 

– C’est lieu de la révélation Pour nous chrétiens, c’est là que le Christ est élevé, dans tous les sens du terme : symboliquement, puisqu’il est «monté» à Jérusalem à partir du lieu le plus bas du monde, Jéricho. Et réellement car sur la Croix, il domine le monde qu’il embrasse dans ses bras grand ouverts.

 

 À Jérusalem, Il reçoit le nom qui est au-dessus de tout nom.

 

La Bible utilise souvent un langage poétique ou symbolique qui peut nécessiter une explication et parfois un « décodage ».
Chaque mois, dans cette rubrique, un mot est présenté dans un langage courant, plus accessible à ceux qui ne sont pas familiers de l’Église.

 

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