Espérance (3)

 Suite et fin de la Lettre de Taizé

« L’espérance ne déçoit point parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. » (Lettre de saint Paul aux Romains)

 Loin d’être un simple souhait pour l’avenir sans garantie de réalisation, l’espérance chrétienne est la présence de l’amour divin en une personne. L’espérance chrétienne ou biblique ne signifie pas une vie dans les nuages, le rêve d’un monde meilleur, elle n’est pas une simple projection de ce que nous voudrions être ou faire. Elle nous porte à voir les semences de ce monde nouveau, déjà présentes aujourd’hui, à cause de la Résurrection du Christ. Cette espérance est une source d’énergie pour vivre autrement, pour ne pas suivre les valeurs d’une société fondée sur le désir de possession et de compétition.

 

La promesse divine ne nous demande pas de nous asseoir et d’attendre patiemment qu’elle se réalise comme par magie. Dieu dit à Abraham : « Quitte ton pays et ta maison pour la terre que je te ferai voir » (Livre de la Genèse 12,1). Abraham est appelé à faire de sa vie un nouveau pèlerinage, à vivre un nouveau commencement. La bonne nouvelle de la Résurrection est un appel à nous mettre en route : « Gens de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder le ciel ? Allez par le monde entier, vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Live des Actes des Apôtres 1,11 et 1,8. Évangile de saint Marc 16,15).

 

Espérer, c’est donc découvrir aux profondeurs de notre vie d’aujourd’hui, une vie qui va de l’avant et que rien ne peut arrêter. C’est accueillir cette vie par un oui de tout notre être.

 

Pour les premiers chrétiens, le signe le plus clair de ce monde nouveau était l’existence de communautés composées de gens d’origine et de langues diverses. Ces hommes et ces femmes vivaient comme des frères et des sœurs, comme la famille de Dieu, priant ensemble et partageant leurs biens

(Livre des Actes des Apôtres 2,42-47). Ils s’efforçaient d’avoir « un même amour, une seule âme, un même sentiment » (Lettre de saint Paul aux Philippiens 2,2). Ainsi, ils brillaient dans le monde comme des foyers de lumière (Lettre de saint Paul aux Philippiens 2,15).

 

Dès ses débuts, l’espérance chrétienne a allumé un feu sur la terre.

 

Alain de Guido, octobre 2016