NOTRE PÈRE (3)

Jusqu’à Noël, nous allons réfléchir à ce que dit profondément le Notre Père, aidés par ce qu’ont écrit François d’Assise, les papes François et Benoît XVI, le Cardinal Barbarin, le Cardinal Daniélou, les pères de Bruchard, Bernard Bro dominicain, François Varillon jésuite, Jean-Pierre Batut Évêque de Blois, Frère John de Taizé, Jacques Duquesne journaliste. C’est leur pensée et seulement leur pensée que l’on trouvera dans ces textes ; je n’ai fait que rassembler, mettre en rapport pour faciliter la lecture.

   QUE TON NOM SOIT SANCTIFIÉ

L’expression biblique qui désigne la nature de Dieu est celle de sainteté. Le mot hébreu qodesh traduit en grec puis en latin  par sanctus, désigne ce qui est « à part » ; le terme sainteté désigne l’être divin lui-même, le « Tout Autre ».

Ce qui est saint, c’est ce qui est à part, intouchable, au-delà. Que le nom soit saint ; le nom dans la Bible, c’est l’être même, demander que le nom de Dieu soit saint, c’est reconnaître sa transcendance. 

Si Dieu est le Père aimant, avons-nous besoin de demander ? Justement parce que nous avons – ou devrions avoir – une relation de totale confiance ; Jésus nous dit : « demandez et il vous sera donné… et combien plus ! » (saint Luc. 11,9-13) 

Et demander à Dieu qu’il sanctifie son nom ? Le nom de Dieu, donc Dieu lui-même, habite le Temple (Deutéronome.12,14 et R.3,5) et si le peuple ne respecte pas les commandements, s’il pèche, il profane le nom et Dieu ; il ne le sanctifie pas. « Ils ont profané son saint nom, c’est le peuple de Dieu, ils sont sortis de son pays ». (Livre d’Ézechiel 36,16-20) Nous demandons à Dieu son aide pour rester dans sa Loi, comme pour les autres demandes : garde-nous de la tentation, délivre-nous du mal.

Cette demande est le sommet du Notre Père ; dans la prière sacerdotale de Jésus on trouve la lutte contre le mal et la sanctification du nom : « Père, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie… J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde et je leur ferai connaître encore ». (saint Jean 17) 


En faisant connaître son nom, Dieu est devenu accessible, il fait partie de notre monde, il permet qu’on l’invoque ; il entre en relation ; il se remet entre nos mains, jusque dans l’Eucharistie. Notre demande est qu’il prenne en charge la sanctification – ou la glorification – de son nom, qu’il protège le mystère du fait qu’il nous soit accessible.

Que ton nom soit sanctifié, en nous, en moi. Parce que très souvent, nous, les croyants, nous vivons comme des personnes qui ne croient ni en Dieu ni en l’homme ; sans foi ; nous ne vivons pas dans l’amour et même en faisant le mal ; est-il sanctifié dans les chrétiens qui se battent pour le pouvoir ? est-il sanctifié dans la vie de ceux qui ne prennent pas soin de leur famille, de leurs enfants ?

Le Psaume 130/131 dit : « Je tiens mon âme en paix et silence. Comme un petit enfant contre sa mère, comme un petit enfant, telle est mon âme en moi ». C’est l’une des nombreuses manières de sanctifier Dieu : se sentir comme un enfant entre ses mains.

François d’Assise :

Que ton nom soit sanctifié, c’est-à-dire que nous, nous soyons saints avec toi, comme il est écrit : « Vous serez saints puisque moi je suis saint. » Le Seigneur leur dit : « Pourquoi sanctifierais-je mon nom en vous ? Déjà dans le baptême j’ai sanctifié mon nom en vous et vous l’avez souillé. Mais mon nom est grand parmi les nations, c’est-à-dire parmi ceux qui se repentent. 

 Levez votre tête : voici que s’est approchée votre rédemption 

Alain DE GUIDO