Justice – juin 2011

Justice, justes, sont des mots fréquents dans la Bible. De nos jours encore, les juifs utilisent ce mot de « Justes » pour désigner les personnes qui se sont opposées aux crimes nazis visant à l’extermination des Juifs. En Israël, à Yad Vashem existe un mémorial où sont inscrits les noms de ces Justes.

Mais ces mots « juste », « justice », présentent souvent des sens différents.

Il y a la Justice, c’est à dire l’ensemble des Lois et de tout le système pour les faire appliquer. L’échafaud où l’on pendait ou rouait les condamnés était appelé « les bois de justice ».
Il y a aussi la justice, notion morale qui consiste soit à ne faire tort à personne, soit à donner à chacun avec équité ; ce qui impliquerait d’ailleurs que l’on définît la notion d’équité.

Dans la Bible et le langage de l‘Église, la justice prend encore un autre sens : Etre juste, c’est être ajusté à Dieu. C’est vivre selon la Loi de Dieu ; dans l’Ancien Testament selon ses commandements, depuis le Nouveau Testament, selon l’amour du prochain qui est le plus grand commandement que le Christ nous ait enseigné : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

Il y a en quelque sorte une logique, simple :
Dieu n’est pas un juge qui décide des peines, Dieu est amour, Dieu n’est qu’amour, et c’est cet amour, reçu comme une grâce, qui nous ajuste à Lui.
Être ajusté à Dieu ce n’est pas faire la justice ou avoir la justice, c’est vivre de l’amour.
Vivre de l’amour c’est oublier notre vie pour la donner au service des autres.

Saint Jean le dit clairement : « mes enfants, nous devons aimer, nous pas avec des paroles, mais avec des actes et en vérité. » Et, avec plus de force : « celui qui n’aime pas reste dans la mort ».

On peut rapprocher aussi la justice de la Foi. Dans la Genèse (15.6) on nous dit :
« La justice repose sur la Foi ». Et ailleurs dans la Bible : « Abraham eut foi en Dieu et cela lui fut compté comme justice ».

Et puis, il y a » les Béatitudes ». Le Christ nous dit ce qu’est être heureux. Et notamment : « heureux ceux qui ont faim et soif de justice, ils seront rassasiés ». Le Christ lui-même a eu faim et soif. À la fin de son séjour au désert, il dit « j’ai faim ». Et sur la croix, il dit « j’ai soif ». Manifestations d’un besoin physique ; mais comme toujours, les aspects physiques ou le physiologiques, pour Jésus, ne sont que des signes, une façon de nous faire approcher un sens plus profond. Quand il dit « lève-toi et marche », c’est pour nous inciter à progresser vers Dieu. Quand il dit, « j’ai faim, j’ai soif », c’est de Dieu qu’il a besoin.

En Dieu nous sommes comblés de justice. En Dieu, toute justice, toute justesse.

 

La Bible utilise souvent un langage poétique ou symbolique qui peut nécessiter une explication et parfois un « décodage ».
Chaque mois, dans cette rubrique, un mot sera présenté dans un langage courant, plus accessible à ceux qui ne sont pas familiers de l’Église.

 

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