Nicole et Jean-Louis GIRODET

Paroissiens fidèles depuis quelques années, merci de vous présenter.

Nicole : Je suis née à TROYES où j’ai passé toute ma jeunesse. Nous étions 6 enfants et mon père était architecte. J’ai fait des études de langues à  Paris, puis ce fut les Beaux-Arts à Lyon. Aujourd’hui, je remercie mes parents de m’avoir « appris » l’amour de la musique,  de tout ce qui est beau,  l’architecture et la peinture.etc. … J’ai aussi fait beaucoup de danse contemporaine, et donné des cours aux petits et aux ados dans les MJC, à Bron et à la Guillotière.

Jean-Louis : Troisième d’une famille de 5 enfants dont la sœur ainée était religieuse, je suis né à Paris, où j’ai fait mes études chez les Oratoriens, puis à l’école des Beaux-Arts en architecture. Après notre mariage en 1963, j’ai été lauréat du grand prix de Rome. Nous sommes  partis  pour 3 ans et demi à la Villa Médicis, dirigée par le peintre Balthus. Ce furent trois années extraordinaires !

Issus tous les deux de familles catholiques pratiquantes, nous avions intégré la 1ère équipe Notre-Dame française à Rome qui était animée par un couple italien devenu pour nous de très grands amis, lui prix Nobel de la paix pour l’action de son association en faveur du désarmement nucléaire,  parrain de notre fille,… qui plus tard a épousé un italien !

Retour à Paris, puis à Lyon pour m’associer avec un architecte lyonnais qui avait fait les Beaux Arts en même temps que moi. Nous avions des projets professionnels un peu partout dans la Région et jusqu’en Saône et Loire… et parmi d’autres, la réalisation du Palais de Justice de Villefranche, de la Gare de la Part-Dieu. Une église, aussi, que j’aime bien, dans le quartier Nord de Mâcon, ND de la Paix.

A la retraite, en 2004, nous sommes arrivés à Pommiers, rejoindre la Maman de Nicole, qui vivait seule à 97 ans dans sa grande maison de pierre. Notre paroisse était donc celle du Père Poquet. Après son départ, nous sommes souvent allés le dimanche soir à la messe de Limas, où nous avons apprécié la qualité de l’accueil et des célébrations.

Nous avons 4 enfants et 9 petits-enfants. Ici nous avons restauré une ancienne maison de vigneron, en y aménageant 2 gîtes qui nous occupent pas mal… Les gens viennent de partout, de Lille, de la Belgique, du Canada, de l’Angleterre… Cela nous apporte beaucoup de contacts et de joie.

 

Quels sont vos activités et passions ?

* Le Yoga pour Nicole.

* La marche, parfois loin : dans le Sahara,  au Tibet, avec le sac à dos. Mais plus maintenant, avec l’arthrose… !

* Les voyages, comme sur les pas de Saint Paul, ou pour aller voir nos enfants dispersés, dont notre fille en Bulgarie.

* Etant architecte, et entrepreneur d’occasion, je « bricole » beaucoup chez moi et chez mes enfants : le bois, la pierre, le carrelage, les cuisines etc.

* Du jardinage pour nous deux.

* La restauration de tableaux anciens, l’encadrement pour tous les deux (le grand père de Nicole était peintre)

*  La  musique et le piano pour Nicole : nous sommes mélomanes…

* La lecture : un peu tout, et des livres qui circulent dans la famille…

 

Vos engagements hier et aujourd’hui ?

– Animateurs pour les sessions de couples Vivre et Aimer

– Equipes Notre Dame

– Equipes 3 ans avec le CLER

– Equipes du Père Varillon, et équipes d’Etudes  Bibliques

– Nicole : après une formation de catéchiste et d’expression gestuée des Ecritures, j’ai fait de la catéchèse toute ma vie, dont celle de nos 4 enfants.

– EAP en couple à la Paroisse St Joseph des Brotteaux

– Jean-Louis : commission diocésaine d’Art Sacré durant 20 ans.

– EDC (Entrepreneurs et dirigeants chrétiens) avec un conseiller spirituel exceptionnel, le Père Matagrin.

– Animation chant aux messes pour Nicole.

– Les Funérailles depuis deux ans  pour  tout les deux ensembles à Ste Anne des Calades.

 

Les funérailles : expliquez-nous ce service que vous faites en couple ?

Nous n’avions pas trop envie, car on avait peur d’être avec des gens dans la tristesse et la souffrance, et, aussi, peur de faire une célébration… Mais Geoffroy a su nous convaincre ! Nous avons suivi la formation  qu’il avait organisée à Villefranche  avec Jean-Marc Trambouze et Martin Charcosset,  pour tous les clochers environnants.

Au début on avait de l’appréhension à rencontrer la famille, puis on a eu l’impression de pouvoir les consoler un peu en les faisant parler, en leur permettant de se décharger un peu  de leur souffrance.

Nous avons eu la chance de ne faire des funérailles que de personnes âgées. Mais malgré l’âge, la séparation est toujours douloureuse. Leurs enfants sont souvent loin de l’Eglise et n’ont plus de contacts avec elle.

Tous les deux, on reçoit la famille à la cure durant une heure à une heure et demie : c’est déjà un lieu d’Eglise. C’est plus facile que d’aller chez eux car ainsi, nous  faisons ensemble une démarche les uns vers les autres.

On commence par leur manifester notre sympathie, et on leur pose des questions  sur la personne décédée pour mieux la connaître,  leur faire dire  pourquoi elle leur manquera, etc.

Puis on les aide à choisir les textes et à faire la prière universelle. Souvent ils nous proposent des musiques que le défunt aimait. Chez nous, avec l’ordinateur, on construit notre célébration et le commentaire de l’Evangile.

On fait participer la famille le plus possible lors de la célébration. C’est vrai que l’assemblée est toujours très attentive. Par toute la célébration, et en particulier par le commentaire, on essaye de conduire la famille du désespoir à l’espérance, de la révolte à la paix puis à l’action de grâce, en essayant de parler un langage accessible à tous.

On les aide à laisser partir le défunt, mais sans l’abandonner, en continuant à vivre avec lui une communion dans l’amour, afin qu’eux-mêmes puissent continuer à avancer dans leur propre vie.

On n’oublie pas qu’on s’adresse aussi aux non croyants de l’assemblée, souvent ignorants du message de l’Evangile.

En définitive, c’est une mission merveilleuse ! La remplir ensemble, en couple, est une aide importante à tous points de vue, et une occasion exceptionnelle d’approfondir notre foi. Et puis on n’est pas seuls, il y a le soutien de l’équipe funérailles qu’on rencontre tous les mois.

 

Jean-Louis, comme architecte, que pensez-vous très brièvement de nos 5 églises ?

– Limas : le chœur, c’est magnifique ! Le Père et le Fils qui se donnent la main, une idée digne de Michel-Ange.

– Belleroche : j’aime beaucoup sa simplicité, ses proportions, les rais de lumière sur le mur… C’est une œuvre modeste de Pinsard, un architecte d’édifices religieux contemporain de Le Corbusier.

– Béligny : superbe !, par sa maîtrise de la lumière, la qualité des vitraux, l’emploi du béton armé. L’église est du même architecte que celle du plateau d’Assy, Maurice Novarina.

– Arnas : oui, elle est très belle aussi, avec ses gros chapiteaux en grappes de raisin !

– Notre Dame : surtout la lumière à travers les vitraux de toutes les époques. C’est une église très étroite, aux proportions élancées, dont les voûtes et les verrières en gothique flamboyant témoignent d’un savoir faire accompli. Les lustres contemporains sont élégants et efficaces. Une très belle restauration !

– Gleizé : confortable, conviviale. La lumière des projecteurs sur le panneau derrière l’autel projette en ombres comme les Tables de la Loi, qui s’effacent derrière la nouvelle Loi, celle de l’Amour, personnifiée dans le Christ en croix !

Toutes ces églises sont un très beau patrimoine pour nous aider à prier.

 

Pour terminer quel message aux paroissiens ?

L’important, c’est l’action de grâce !

Tous les gens que vous rencontrez sont extraordinaires.

Connaître Jésus, et Dieu à travers lui, ça nous apporte beaucoup de joie.

L’église, le bâtiment, nous relie à une communauté qui nous a précédés jusque même au Moyen-âge.

L’EGLISE nous porte !

 

 

Propos recueillis Martine et Yves Tricou, 16 décembre 2011