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Par Dorothée ROBINE le 02 avr. 2020

RhôneBeaujolais : les paroisses sur le web pour maintenir le lien avec leurs fidèles

Les messes, comme tout autre rassemblement, sont, en cette période de confinement pour lutter contre le Covid-19, interdites. Alors comment les paroisses s’organisent-elles pour maintenir le lien avec leurs fidèles? Exemple avec le curé de Villefranche-sur-Saône et celui de la paroisse de la Trinité en Beaujolais, alors que la semaine sainte commence le 5 avril.

A la paroisse Sainte-Anne des Calades, à Villefranche-sur-Saône : Facebook, live, blog, WhatsApp et chaîne YouTube !

 On peut dire que la paroisse Sainte-Anne des Calades est « à la page »! Si tous ces moyens de communication ne sont pas nouveaux pour elle, une organisation s’est pour autant mise en place depuis le début du confinement. Contacté – via Messenger! – Jorge Jiménez, curé et vicaire épiscopal du Rhône, à Villefranche-sur-Saône depuis 6 ans, explique : « Pour garder le lien, on a mis en place un réseau grâce à différents moyens de communication : Facebook, YouTube, notre blog/site internet, mais aussi WhatsApp ». Et chacun a un but bien précis.

Des rendez-vous quotidiens

Le groupe WhatsApp, par exemple, sert de canal d’informations où sont envoyés les horaires des messes, des chapelets, des temps de prières animés par les paroissiens et autres rendez-vous programmés sur la chaîne YouTube de la paroisse. « Sur YouTube et Facebook, on retrouve un certain nombre d’éléments qu’on reprend des réseaux et je fais une prise de parole sur notre page Facebook tous les soirs à 18 heures avec un commentaire sur l’évangile du jour », poursuit Jorge Jiménez. « Nous invitions aussi à voir l’archevêque Monseigneur Dubost ou encore ce qui est proposé à Fourvière. » Car les messes, entre autres à Notre-Dame-des-Marais, ne sont plus possibles. « Techniquement, nous n’avons pas une bonne liaison internet à la collégiale, donc je ne célèbre pas sur les ondes. »

Les personnes isolées ou non connectées ne sont pas oubliées

La paroisse Sainte-Anne des Calades n’oublie personne. Chaque semaine, les directeurs des Ehpad – Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – reçoivent un courrier contenant une image et une prière à l’attention des résidents qui le souhaitent.

Les détenus du centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Saône ne sont pas non plus oubliés. Hebdomadairement, ils reçoivent également un courrier contenant aussi image et prière. « A cela, nous ajoutons un mot plus personnel. Pour cela, nous faisons parfois appel aux paroissiens qui parlent d’autres langues pour pouvoir communiquer avec certains. Par exemple, en ce moment, j’écris à trois détenus en espagnol », confie le curé.

Et pour les personnes non connectées, une chaîne téléphonique est aussi en fonctionnement. Les paroissiens font des « prises de nouvelles » et gèrent les « demandes de service » via le centre paroissial de solidarité, mis en place depuis 4 ans à Villefranche-sur-Saône. « Mais pour l’instant, nous n’avons pas été sollicités. »

 Début de la semaine sainte ce dimanche

Pour les Chrétiens, la semaine Sainte commence ce dimanche 5 avril. C’est pourquoi la paroisse Sainte-Anne des Calades à mis en place, là aussi, plusieurs rendez-vous.

« On commencera cette semaine avec le diocèse qui a mis en place un livret pour la liturgie familiale de bénédiction des rameaux. On invite les chrétiens à se joindre à la messe du diocèse pour vivre cette liturgie », annonce Jorge Jiménez. « Le dimanche des Rameaux, c’est l’acclamation de Jésus, fils de Dieu, comme messie. Les rameaux manifestent qu’il est accueilli chez nous. »

Pour le jeudi Saint – institution de l’eucharistie – une autre liturgie familiale aura lieu, autour du service. Et le vendredi, un chemin de croix sera proposé par un des vicaires de la paroisse. Le samedi soir, « pour la vigile pascale, il y aura une grande messe de l’évêque, accompagné d’un guide familial pour vivre ce temps à la maison, suivi d’un repas en famille ». Enfin, dimanche 12 avril, « un diacre de la paroisse proposera un concert, prières et louanges pour célébrer la résurrection ».

« Je n’avais pas pour vocation de prêcher à la télé ! »

Jorge Jiménez, confiné à Gleizé, où il prend soin de sa mère récemment opérée, ne manque donc pas d’occupation. Mais il l’avoue : « Le contact avec les paroissiens me manque ». « Je n’avais pas pour vocation de prêcher à la télé ! », plaisante-t-il. « C’est inédit cette situation. Et faire une célébration tout seul, c’est un peu compliqué… Il manque l’interaction avec les gens. »