25 mars: Solennité de l’annonciation du Seigneur

« Je te salue Comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » (Luc 1, 28)

Ces paroles de l’ange, des milliers de générations les ont attendues sans le savoir.

Ces paroles de l’ange c’est de la joie à l’état pur qui se déverse sur notre terre assoiffée qui aspire à sa délivrance, sur les hommes de bonne volonté qui savent bien que les choses vont de travers et qui attendent que Dieu se manifeste.

En Marie c’est la grâce qui s’incarne sur cette terre. Il a fallu que Marie se mette, totalement, pleinement, au service du projet de Dieu pour qu’aujourd’hui en Église, nous puissions nommer notre joie et accueillir à notre tour la grâce.
 

En Marie le Fils de Dieu, le Verbe de vie, prend chair et ainsis’accomplit la prophétie d’Isaïe (7, 14) : « Voici, la vierge est enceinte, elle enfantera un fils qu’elle appellera Emmanuel, car Dieu est avec-nous. » 

Oui, Dieu vient habiter parmi les hommes et il partage leur condition mortelle. Quand parfois nous méprisons ou rejetons notre corps, quand la vieillesse ou la maladie nous font peur, il nous faut nous souvenir que Dieu lui-même est venu revêtir un corps mortel pour le transfigurer.

Dieu est entré dans l’histoire des hommes de la manière la plus concrète qui soit, un prenant un corps de chair, en parcourant nos routes, en buvant et mangeant, se réjouissant et pleurant, souffrant aussi, oui Dieu n’a pas fait semblant, il a assumé notre fragilité humaine. Et Dieu voulant se faire chair demande à une créature son consentement.

Dieu ne vous prendra pas par la force. Dieu ne s’imposera pas à nous. Il attend sur le seuil que nous acceptions de lui ouvrir notre porte, notre intelligence, notre cœur. Dieu n’attend qu’une chose de nous, la foi confiante. Car Dieu ne peut vouloir le mal, ni pour les hommes, ni pour la terre.

La parole de Marie à l’ange « que tout m’advienne selon ta parole » inaugure pour les hommes le temps de la foi, de la foi forte et confiante, qui n’a peur ni des épreuves ni du doute car elle sait qu’elle a déjà vaincu tous les obstacles. Il nous appartient d’être solidaire des Églises sœurs dans le monde entier, des frères et sœurs fragiles, de ceux qui n’ont pas le minimum vital. C’est la mission des O.P.M. pour édifier une seule Église, une seule famille. 

Habitant cette foi confiante nous sommes rendus capables de nous tourner vers Dieu et de travailler à la venue du Royaume, après Marie et avec elle, car la grâce que Dieu nous fait est pour aujourd’hui. Comme hier, comme pour Marie et Elisabeth, Dieu a besoin de nous, de notre ouiPas demain, pas après-demain, pas l’année prochaine, maintenant. C’est au cœur de l’ordinaire de sa vie que l’ange a surpris Marie. C’est au cœur de notre vie que Dieu veut nous rejoindre.

Ce temps du carême est temps propice pour creuser en nous la disponibilité à la grâce et nous mettre en chemin, après avoir entendu les paroles de l’ange, pour visiter nos frères. Pourtant aucun ange ne vient taper à ma porte me direz-vous ? En êtes-vous si sûr ?

Chaque jour l’Église fait mémoire du mystère de l’Annonciation et de l’Incarnation. Chaque jour, par la parole et par les sacrements, l’Église rend présent et efficient le salut inauguré par le oui de Marie et par l’incarnation de Jésus. Aujourd’hui c’est à nous, frères et sœurs réunis, d’accueillir le Verbe de Dieu. Au-delà de Marie et avec elle notre regard doit être tout entier tourné vers Dieu pour entendre la salutation de l’ange et nous mettre en chemin. 

Mgr Georges Colomb

Directeur des Œuvres Pontificales Missionnaires