Les limbes

Du latin limbus = bordure.

Les limbes étaient conçues comme le lieu de séjour des morts avant la venue du Christ sauveur, et le lieu du séjour des enfants morts sans baptême ; proches de l’enfer mais pas en enfer et pas proches de Dieu mais heureux quand même…. Au V° siècle, saint Augustin définit : « sans baptême, les enfants décédés ne peuvent accéder au Paradis. Mais, n’ayant pas fait de mal, ils ne vont pas non plus en enfer ».

Rester dans les limbes = rester dans le vague ; on dit couramment d’une idée qui n’a pas eu de suite : « ce projet est resté dans les limbes ». Les limbes ont toujours été un lieu flou, vague, difficile à définir sans ces contorsions idéologiques ou théologiques ; rappelons aussi que la relation de l’homme avec Dieu n’est jamais de l’ordre de la géographie  car « sa royauté s ‘étend sur tout l’univers » ni du temps « l’amour du Seigneur va de toujours à toujours » (1) ; il n’y a pas de lieu, mais un état personnel et par conséquent un état de la relation à Dieu.

 Le mot de limbes ne figure nulle part dans les Écritures, il relève de l’exégèse, de la tradition, des commentaires… le « Credo », exprimant le fondement de la Foi n’en parle pas ;  et dans le récent Catéchisme de l’Église Catholique, le mot n’existe pas ; mais l’Église dit clairement : « Quant aux enfants morts sans Baptême, l’Église ne peut que les confier à la miséricorde de Dieu… qui veut que tous les hommes soient sauvés ». 

 La définition dogmatique des limbes date du XIII° siècle, et elle était depuis, restée inchangée !

 En 1984, Le cardinal Ratzinger, à titre personnel, se déclarait partisan de l’abandon de « l’hypothèse de l’existence des limbes ».

 En avril 2007, la Commission Théologique Internationale déclarait solennellement :

« Il existe des bases théologiques et liturgiques sérieuses pour espérer que, lorsqu’ils meurent, les bébés pas baptisés soient sauvés, l’idée des limbes reflétant « une idée trop restrictive du salut ».

 

Que dit le Christ ? « Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas »

( Évangile de saint Luc 18,15-17 ). Cela devrait nous suffire.

 

(1) Psaume 102

 

La Bible utilise souvent un langage poétique ou symbolique qui peut nécessiter une explication et parfois un « décodage ».  Chaque mois, dans cette rubrique, un mot sera présenté dans un langage courant, plus accessible à ceux qui ne sont pas familiers de l’Église.

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