SATAN

satanSatan signifie : accusateur ; c’est le nom qu’en Israël on donnait dans les tribunaux à celui qui soutenait l’accusation ; sorte d’avocat général.

 

Mais de même que les expressions populaires qui lui sont consacrées – aller au diable, vendre son âme au diable, avoir le diable au corps…- et les jurons qui vont avec, les noms ne lui manquent pas, dans toutes les civilisations, depuis la plus haute Antiquité jusqu’au Nouveau Testament .

 

Satan est une image du Mal. De plus, certains de ses noms se terminent en « EL », ce qui marque un lien avec Dieu. Mais au contraire des Gabriel, Raphaël, Emmanuel, Daniel… qui sont proches de Dieu, quand on trouve la terminaison « el » dans les noms du diable, c’est presque par dérision, pour se moquer ; comme le dit le pape François, « la dérision, c’est la négation de la pensée » ; c’est une bonne définition de l’œuvre de Satan, qui est de faire douter de Dieu : « s’il  existait, il ne laisserait pas faire tout ça » ce qui est une autre façon de le mettre au défi : « Si t’es Dieu, descend de la Croix, sauve-toi toi-même ! » C’est le péché contre l’Esprit, le seul impardonnable selon le Christ (Évangile de saint Matthieu 12,31-32). Satan a trois stratégies : la tentation – l’infestation – la possession.

 

– la tentation par la facilité ; ce que propose Satan semble plus facile, paraît plus agréable, pour une simple raison : Satan, parce qu’il est Satan, se permet tout, il trompe, il ment, il trahit. Dieu est désavantagé puisqu’il ne ment jamais. Il est la Vérité, contraire au mensonge. Francine Carrillo, théologienne réformée dit : « la forme la plus courante de la tentation c’est : je n’ai pas le temps.» Le pape, citant Ste Thérèse rappelle que devant la tentation, notre faiblesse est telle que ne reste que la fuite.

– L’infestation ou l’infection, la contagion, par imitation d’autres qui nous en imposent, ou pour faire comme on fait dans le groupe dans lequel on vit, ou comme on a vu à la télé.

– la possession comme un parasite qui s’installe en nous, prend toute la place jusqu’à devenir nous. Une sorte de bernard lhermite qui s’introduit dans les groupes ou en nous, et par la ruse et l’hypocrisie vide la coquille pour s’y installer. L’Église distingue ce qui relève d’éventuels troubles psychologiques – relevant de la psychothérapie – de la véritable possession, requérant l’intervention d’un exorciste. Dans les deux cas, le but et de libérer.

 

Comment faire ? « Veillez et priez afin de ne pas entrer en tentation » dit Jésus. (Évangile de saint Mathieu 26,36-46). Ce qui nous évite Satan c’est la prière, la vigilance, et le discernement. Si nous sommes doués de raison, si nous avons une conscience (1) c’est pour penser, peser les événements et les juger en les rapportant à des critères, des « catégories » comme disait Kant. Reportons-nous à ce qui est reconnu comme vrai, authentique, porteur d’humanité, au Bien ; à ce qui a été décidé, à ce qui nous réunit, à nos «valeurs», et essentiellement à la loi d’amour reçue du Christ. Oui, mais Satan est en nous ! c’est une des faces de notre personnalité ! Raison de plus pour être vigilants, l’ennemi intérieur n’est pas le plus facile à combattre parce que c’est le seul que nous ne pouvons aimer. Et la meilleure aide c’est de se mettre au service des autres.

 

(1) « la conscience est le premier des vicaires du Christ. » Cardinal Newman.

 

Alain de Guido

La Bible utilise souvent un langage poétique ou symbolique qui peut nécessiter une explication et parfois un « décodage ». 
Chaque mois, dans cette rubrique, un mot est présenté dans un langage courant, plus accessible à ceux qui ne sont pas familiers de l’Église.

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