Chandeleur

Petite devinette : chandeleur, ça fait penser à.. à ?? Oui ! chandelle ! bravo !

La chandeleur est pour les Chrétiens la fête de la présentation au Temple ; 40 jours après une naissance, les parents amenaient l’enfant pour être purifié, ainsi que le voulait la Loi : « Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur » (Évangile de saint Luc 2,23). C’est par conséquent une fête très liée à Noël.

Alors que viennent faire les chandelles dans l’histoire ? Existent plusieurs explications pas toutes convaincantes ; la plus vraisemblable est qu’à ce moment de l’année s’annonce la sortie de l’hiver ; le mois de février c’est le « februare » latin qui signifie purifier ; or on purifiait les champs en les brûlant avant de semer, une pratique qui existe encore car elle amende les terres ; on voyait donc les agriculteurs dans les champs avec des torches ; proximité des torches et des chandelles ?

C’est peut-être aussi, comme cela s’est produit fréquemment, la christianisation d’une fête païenne les « lupercales » fêtes du renouveau, des moissons et des troupeaux. Elles se célébraient en l’honneur du dieu Faunus, dans une grotte de Rome proche du mont Palatin, où La louve (lupus en latin) aurait allaité Romulus et Remus, les deux fondateurs de la ville. Une grotte, donc des chandelles !

 

L’important, c’est la présentation au Temple. L’Évangéliste Luc raconte que s’y trouvait un vieillard, Syméon, très sage et très pieux décidé à ne pas mourir sans avoir vu le Messie ; voyant Jésus il le prit dans ses bras en s’écriant : « Maintenant, Maître, c’est en paix que tu renvoies ton serviteur. Car mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé face à tous les peuples : lumière pour la révélation aux païens. » (Évangile de saint Luc 2,29-32)

 

Il est donc question de lumière, ce qui nous ramène aux chandelles ! Le Christ est lumière, né quand les jours cessent de raccourcir, et présenté au Temple au moment que les jours redeviennent plus longs que les nuits, sa parole éclaire le monde.

 

Vers l’an 1100, un moine cistercien Guerric d’Igny donnait cette méditation :

« Frères, qui aujourd’hui ne se souvient tenant le cierge allumé à la main, du vieillard Syméon ? En vérité radieux vieillard, tu ne portais pas seulement la lumière en tes mains mais en tes sens…Tu étais si bien illuminé, que tu voyais avec clarté si longtemps à l’avance, l’illumination des nations. Dès lors, au sein même des ténèbres de ton peuple, resplendissait pour toi l’éclat de notre foi d’aujourd’hui. Réjouis-toi à présent, ô Syméon ! Vois ce que d’avance tu prévoyais ! les ténèbres du monde se sont dissipées et les nations marchent à ta lumière… »

 

Et les crêpes, alors ? Toujours la lumière ! Leur forme ronde, bien dorée, évoquerait comme la galette de l’Épiphanie, le soleil.

 

Alain de Guido, février 2017