Oecuménisme (1)

Ce mot vient du grec oïkouméné qui signifie universel. De nos jours l’œcuménisme est la recherche de l’unité, notamment entre chrétiens, afin comme le demandait le Christ, « que tous soient un. » (Évangile de saint Jean 17,21) Chacun sait que ce n’est pas le cas.

L’œcuménisme, c’est le contraire des guerres dites de religion. La France en a connu de sévères, et longues. Les Cathares dans le sud-ouest, la réforme protestante initiée par Luther, puis Calvin, les méfaits de l’Inquisition, l’antisémitisme d’une partie des catholiques, par exemple le journal La Croix, ouvertement antisémite pendant l’affaire Dreyfus, l’attitude ambigüe d’une partie du clergé sous l’occupation ; Pierre Corval, chrétien, grand résistant disait de l’Église qu’elle « était toujours du côté du manche ».

Le plus marquant, ce sont les guerres entre protestants et catholiques jusqu’à la fin du 18° siècle. Guerres militaires, des armées des deux camps s’affrontant, guerres civiles assorties de massacres ; à Nîmes en 1567

« La Michelade » massacre de catholiques ; et bien sûr la célèbre Saint Barthélémy en 1572 quand des milliers de protestants furent massacrés, et au premier rang Coligny, que le roi Charles IX, déclencheur du massacre,  appelait « mon père ». Henri IV a calmé les choses en proclamant en 1598 l’Édit de Nantes, édit de tolérance ; en 1685 Louis XIV prétextant qu’il n’y avait plus de réformés le révoqua, ce qui a relancé les persécutions de protestants : Dragonnades en Poitou, « grand brûlement » des Cévennes, conversions forcées, condamnations aux galères, enfermements et 100000 exilés, parmi l’élite intellectuelle et économique du pays.

Derrière ces guerres de religion, se profilaient parfois – toujours ? – des intérêts politiques ou économiques, l’Espagne soutenant les catholiques, l’Angleterre et la Hollande aidant les protestants. De nos jours encore, les guerres ou le terrorisme ont des buts financiers ; le « califat » proclamé par Daech visait avant tout les puits de pétrole du nord de l’Irak ; en Afrique le terrorisme et les groupes armés islamistes cherchent à s’emparer des ressources minières.

Pour aller vers l’unité, cette histoire violente entre protestants et catholiques pèse. En outre, il est difficile de mettre à égalité l’Église catholique, à peu près unie autour du Pape, et la multitude de groupes protestants ou orthodoxes. Les discussions au sommet n’en sont pas facilitées.

C’est peut-être une raison supplémentaire de ne pas attendre que l’on s’accorde sur les dogmes, mais qu’on prouve la marche en marchant.

 

Ce qui est possible, faisons-le.

 

Alain de Guido, mai 2019

Pas de commentaire

Laissez un commentaire