CHIACCHIERAGGI

Non, le « mot du mois » ne sort pas en édition bilingue. Mais il se trouve que notre Pape utilise souvent ce mot, notamment lors les audiences générales du mercredi.

 

C’est un mot italien ( à prononcer : kiakiéradji  avec l’accent tonique sur le second a) qui signifie bavardages, commérages. Le Pape exhorte les chrétiens à moins se laisser aller aux bavardages ((méditations quotidiennes du pape François bayard 2013) Et à plusieurs reprises, il a précisé sa pensée, dans deux directions :

 

– D’abord, les commérages, les potins, les petites phrases sur tel ou tel, qui se répandent dans les paroisses comme dans beaucoup de groupes humains. Mais pour le Pape, les chrétiens devraient s’en garder du fait même qu’ils sont chrétiens, pour ne pas manquer à la charité.

Pour autant, ne peut-il exister au sein des paroisses, des inimitiés, des oppositions, des conflits ? Non ; le Pape veut simplement rappeler cette règle de base de la vie en groupe : si j’ai quelque chose à dire à propos du comportement de quelqu’un, c’est  à ce quelqu’un que je le dis et je ne vais pas clabauder auprès d’autres ; cela devient de la médisance si c’est vrai, de la calomnie si c’est faux. 

 

Mais si ce qu’on dit est vrai, si le comportement de tel ou tel est nuisible ? On le lui dit, en cherchant avec lui comment faire autrement ; sinon, on fait appel aux autres membres du groupe concerné pour qu’ils disent ce qu’ils en pensent. Et si ça ne suffit pas, si le problème est d’ordre pathologique, on en réfère à un responsable ; il lui appartient alors, si les reproches sont fondés,avérés, de remettre les choses dans l’axe.

 

– Mais le Pape vise aussi les bavardages ô combien nuisibles de ceux qui en réunion sont incapables de rester sur le sujet et partent dans des discussions complètement étrangères aux préoccupations des autres. Comme si, puisqu’on travaille pour la paroisse et pas dans le milieu professionnel, chaque réunion était une sorte de retrouvaille entre copains pour papoter, ou comme si c’était une occasion de se mettre en avant, en valeur, en ignorant les autres. Peu importe alors de leur faire perdre leur temps. Et bien non ! Nous sommes là pour servir ! Chaque personne active en paroisse devrait se sentir revêtue de son tablier de service !

 

Ce qui est en cause dans les deux cas, c’est  la formation ; les responsables, clercs ou laïcs devraient savoir préparer, conduire et conclure une réunion. Les bénévoles devraient savoir – cela s’apprend – comment apporter, écouter, et surtout, surtout, faire silence. Une parole dite imprudemment est perdue ; une parole gardée pour être dite en temps utiles, est une parole gagnée. Peut-être s’agit-il au fond de suivre saint Jean

(1° lettre) : peu de paroles et de discours mais des actes, et « en vérité. » C’est si simple ! enfin…c’est simple à dire.

 

Voilà ; je suis content d’avoir pu chiacchieragier un peu.