Oecuménisme (2)

On s’est bien battu, on s’est bien étripé. À un moment, il faut arrêter, parce que plus personne ne peut vivre comme ça. On reconnait de part et d’autre, comme le dit le concile Vatican II, les « signes des temps », en l’occurrence l’aspiration à la paix.

Ce besoin de paix a été particulièrement intense à l’issue de la seconde guerre mondiale. En 1945 est fondée l’ONU qui en 1948 proclame la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ». Dans le même élan, la même année est créé le « Conseil Œcuménique des Églises » ; regroupant à l’origine 148 Églises, il en compte à ce jour 350.

En 1960, le pape Jean XXIII crée le Secrétariat pour l’Unité des Chrétiens.

En 1965 se clôt le Concile œcuménique Vatican II auquel ont assisté des non catholiques, notamment le frère Roger Schütz, fondateur en 1940 de la première communauté monastique œcuménique à Taizé. Parmi les décisions du Concile, un décret concerne l’œcuménisme, en novembre 1964.

Un Concile est l’autorité suprême de l’Église, au-dessus même de celle du Pape. (article 228,1 du Droit Canon) Ce décret a donc force de loi, ce n’est pas une intention, c’est un acte. Que dit-il ?

– Le mouvement vers l’unité est né hors de l’Église catholique, et l’autorité est le Conseil œcuménique des Églises.

– L’Église est appelée par le Christ à ce mouvement permanent.

– Les chrétiens séparés – ou désunis – le sont de nous, pas du Christ ; ils sont des « frères dans le Seigneur ».

– L’avenir consiste à se réunir pour traiter de questions théologiques, d’égal à égal. Il s’agit de recevoir les témoignages de ce que chaque Église vit.

– La collaboration est possible de multiples manières.

– Le dialogue œcuménique c’est « avancer ensemble dans une recherche commune centrée sur le mystère du Christ » ou, autrement dit, rechercher ensemble la route qui permettra à la volonté du Christ « que tous soient un » de se réaliser.

– Ce qui rassemble, c’est l’Eucharistie, préfiguration de la communion des saints.

– S’engager dans des actions communes pour manifester la foi commune et mettre en lumineuse évidence le visage du Christ serviteur.

N’avons-nous pas déjà en commun l’essentiel ? Saint Paul le rappelle dans sa lettre aux Éphésiens (4,4-5) : « Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ». Mais il dit aussi que le corps du Christ a des membres tous différents ; chercher l’unité, la vivre, implique avant tout que chacun sache qui il est.

Frère Aloïs Prieur de Taizé le dit également : « Les chrétiens sont le sel de la terre ; ils sont parfois bien cachés, ils ne s’imposent pas. En renforçant leur unité, ils redonnent le goût de vivre. »

Renforcer l’unité ; si l’on attend qu’au sommet les dogmes soient révisés, rien ne se fera avant longtemps. Il s’agit donc de faire, de mettre en œuvre, de manifester au monde que ceux qui le souhaitent sont frères ; prier ensemble, méditer, célébrer les sacrements, lire la Bible, faire la fête… prouver l’unité en montrent notre fraternité.

« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d’eux » dit le Christ, (Évangile de saint Matthieu 18). Il n’a pas précisé que nous devions ou non, appartenir à une religion particulière.

 

Mais nous devons être ensemble

 

Alain de Guido, juin 2019

 

 

 

 

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