« Croire (2) : Foi et raison » Le mot du mois par Alain de Guido

La question fondamentale que se posent les croyants, les scientifiques et les philosophes est : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?  Les croyants répondent : Parce qu’un amour infini a tout créé ; pas comme le soutiennent des sectes fondamentalistes, la Bible est souvent une métaphore, un poème, un recueil de symboles qu’il faut comprendre, passer au crible du discernement, de la raison. La création est suffisamment merveilleuse sans qu’il soit besoin d’en rajouter ; et la raison permettra d’éviter qu’on dise que le matin en se levant les croyants ont déjà réussi à croire une vingtaine de choses impossibles. « La foi ne consiste pas à sortir des interrogations, mais à y entrer en suppliant » dit le père Bro. Et il ajoute : « Alors, et alors seulement, lorsqu’elle s’est tournée à aimer, l’intelligence peut entendre ». Le Christ est la réponse à toutes les recherches humaines, car il est en même temps le Chemin, la Vérité et la Vie. Au fils du peintre De Staël écrivant après le suicide de son père : « Aux emmurés tout est mur » le Christ dit : « Je suis la porte. » et nous, redisons avec confiance : « Où irions-nous, toi seul a les paroles de la vie éternelle » (Évangile de saint Jean 6,68)

Que peut apporter la science ?

Croire, c’est entrer dans une relation d’amour, disait le cardinal Daniélou (La foi de toujours et l’homme d’aujourd’hui) :

« Ce n’est jamais avec les moyens de la science qu’on atteindra les certitudes du cœur, la personne humaine est un abîme inaccessible à l’investigation scientifique. C’est seulement dans cet échange d’amour, qui est la volonté de se communiquer à un autre, que se situe le secret, l’intimité d’un être. On constate que de plus en plus, c’est chez des scientifiques que ressurgit la foi ; le pape Paul VI le constatait déjà ; comment un univers que la science découvre pétri d’intelligence, ne serait-il pas le fruit d’une intelligence ? Là où il y a de l’intelligible, il y a de l’intelligence. Sartre disait que le monde est absurde et que donc Dieu n’existe pas ; mais ce que tous les grands savants contestent c’est que le monde soit absurde, et c’est précisément pour cela que la pensée scientifique est une des voies pour la redécouverte de Dieu. »

Le monde qu’on découvre est plus merveilleux chaque jour. Un cosmonaute disait à son retour, que la terre est trop belle pour être le fruit du hasard.

Que faire de notre foi ?

Cardinal Daniélou encore : « Dieu ne nous a pas donné un monde tout fait, notre responsabilité est immense, comme notre initiative, notre créativité ; notre passivité est contraire à ce que Dieu a voulu. Pour les marxistes comme pour Sartre, ma liberté est l’origine, il n’y a rien avant moi ; le principal est d’être sincère, de se donner à son propre projet ; or ce qu’il y a de plus grand dans l’homme, c’est de soumettre sa liberté aux impératifs de valeurs supérieures, c’est la reconnaissance d’une transcendance ; car si on l’évacue, les instances suprêmes sont les pouvoirs humains, état, entreprises… La garantie de la liberté est de pouvoir toujours en appeler des instances humaines, à l’instance divine. Il n’y a pas de monde plus inquiétant que celui où ce sont les sociétés qui ont le dernier mot sur le destin des personnes. C’est ainsi que les problèmes auxquels est confrontée l’Église ne sont pas extérieurs mais intérieurs où l’on constate une certaine crise de la foi, qui prend racine dans le relativisme, le tout est bon qui est bon pour moi. »

Pour Theillard de Chardin : Plus l’homme est homme plus il éprouve le besoin d’adorer

Alain de Guido, février 2020

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